La chaussée d’Ixelles, nouvel axe piétonnier pour l’été 2018

L’annonce a été faite ce 15 janvier 2016 par le ministre de la mobilité Pascal Smet et la bourgmestre Dominique Dufourny.

Le tronçon compris entre la place Fernand Cocq et la Porte de Namur sera interdit aux voitures durant la journée. Seuls les bus, taxis, cyclistes et les piétons pourront y circuler. Parallèlement au réaménagement une augmentation des services du bus 71, qui conservera son tracé actuel, est prévue avec un intervalle entre les passages de 3 à 4 minutes (15 à 20 bus par heure).

L’un des objectifs de la commune est de redynamiser la chaussée d’Ixelles comme un axe commercial pouvant rivaliser avec les autres existants ou en construction dans la région. Il est également envisagé de faire reconnaître le quartier en « zone touristique » autorisant notamment les commerces à ouvrir le dimanche.

Au total, la Région bruxelloise prévoit d’injecter 10 millions d’euros dans ce projet qui comprend le réaménagement complet du tronçon entre la place Fernand Cocq et la Porte de Namur ainsi que le réaménagement de la place Fernand Cocq et du quartier Saint-Boniface. Programmé pour la fin 2017, le chantier devrait durer maximum huit mois pour se terminer en été 2018.

Des concertations sont encore prévues pour déterminer les horaires précis de la fermeture à la circulation. Le projet final sera élaboré en partenariat avec les habitants et les commerçants, qui seront invités à des réunions de participation.

Nous ne pouvons que nous réjouir de cette décision et espérons son application en faveur d’une meilleure répartition de l’espace public.

Reste à voir si les bus rouleront effectivement avec une fréquence régulière de 15 à 20 bus par heure sur la chaussée d’Ixelles. Cette ligne, draine plus de 1000 passagers par heure dans chaque direction et ce, durant plusieurs heures de la journée. Actuellement, on peut observer des « trains de bus » se former avec une fréquence de 12 bus par heure. Cela signifie que le temps séparant le passage de deux bus (5 min) est inférieur au retard que peuvent accumuler les bus. Nous comprenons bien que les conditions seront rendues optimales entre Cocq et Porte de Namur mais qu’en sera-t-il sur le reste du tracé ?

Lors des précédentes législatures, la Région avait lancé un projet de tramification de la ligne qui avait suscité une vive opposition de la Commune d’Ixelles. Nous avouons regretter le choix du bus par rapport au tram, surtout pour des questions de capacité, de bruit, de pollutions et d’attractivité. Il faut savoir que le bus 71 est saturé, même en bout de ligne, et que la piétonisation d’une très petite partie de son tracé, aura probablement peu d’impacts en amont et en aval. Des mesures sont donc attendues sur le reste du tracé si une si haute fréquence est réellement attendue sur le futur piétonnier.

Un tram chaussée d’Ixelles?

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Un tram chaussée d’Ixelles ? Cela était le cas, auparavant.

Même si le gouvernement actuel et la Commune ne militent pas en faveur de ce mode, un petit retour en arrière permet une mise en perspective de certains choix.

“L’omnibus à traction chevaline Bourse-Ixelles, créé en 1867 par la Compagnie des Omnibus, avait son terminus sur la place communale. Il subsista jusqu’en 1914 mais, dès 1907, quelques autobus firent leur apparition sur cette ligne reprise par les Tramways bruxellois pour devenir successivement le tram 16, l’autobus 85 en 1960 et enfin l’autobus 71 en 1970. Dans ces derniers cas, le terminus avait été repoussé au Cimetière d’Ixelles puis à Auderghem. ”

La chaussée d’Ixelles fut une des premières artères où roulait le tramway.

Hippomobile, dès 1884 (Porte de Namur > Bois de la Cambre), il fut à vapeur et finalement à l’électricité en 1894.

Entre 1939 et 1964, le trolleybus ligne 54 a aussi roulé sur la chaussée d’Ixelles entre la rue de la Paix et la rue Mercelis.

La dernière ligne de tram fut supprimée le 11 novembre 1972.

Les exemples de tramification dans des voiries commerciales sont nombreux en France, et le succès est au rendez-vous. Des rues où la qualité de vie est fortement améliorée, où l’espace public est rendu aux modes actifs et où les commerces sont florissants.

Pourquoi pas un métro? Un métro demande un budget beaucoup plus conséquent et le potentiel de fréquentation ne le justifie pas. Et l’argument concernant la période de travaux en défaveur du tram n’est certainement pas en faveur du métro.

Source : A la découverte de l’histoire d’Ixelles Reflexcity